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[1652] MÉMOIRES

[1652] MÉMOIRES trouvant la porte fermée y entra par une fenêtre (¹) ; et, y étant entrée, elle fit déclarer la ville pour monsieur

son père, et obligea le Roi, qui y venoit le lendemain, à prendre une autre route. M. de Beaufort qui commandoit l’armée de M. le duc d’Orléans, et M. de Nemours celle de M. le prince, se joignirent. M. de Nemours avoit un ordre secret de M. le prince de s’avancer vers la Guienne ; et M. de Beaufort avoit d’autres ordres de M. le duc d’Orléans de ne point s’éloigner de Paris. Comme ils ne pouvoient se confier les uns aux autres, et qu’ils se trouvoient de sentimens fort opposés, cela, joint avec l’aigreur qui étoit déjà entre eux depuis assez long-temps, ne manqua pas aussi de faire le sujet d’une grande querelle entre ces deux princes, dont il seroit arrivé du malheur dès lors, sans que Mademoiselle, qui revenoit d’Orléans, les accommoda’en passant. 2 7 Ensuite de cela, M. le prince, qui ne se trouvoit pas bien en Guienne, y laissa M. le prince de Conti et madame de Longueville, et, ayant traversé toute la France en habit déguisé, vint se jeter dans l’armée (2) de M. de Beaufort et de M. de Nemours ; et étant joints ensemble, ils donnèrent le combat de Gergeau contre le maréchal d’Hocquincourt, qu’ils défirent : On n’avoit nommé le coadjuteur au cardinalat que pour le tromper aussi ne fit-on pas grand scrupule d’envoyer quelque temps après un courrier pour révoquer la nomination, pendant lequel temps le bailli (1) y entra par une fenêtre : Mademoiselle entra dans Orléans par un trou qui fut pratiqué par des bateliers de la Loire dans une porte depuis long-temps condamnée. — (2) : Vint se jeter dans l’armée : Condé arriva dans la forêt d’Orléaus le 1er avril 1652..