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[1652] MÉMOIRES

[1652] —MÉMOIRES peine encore à lui avouer qu’il y eût pris des mesures : joint à ce que M. de Longueville n’aimoit pas à refuser ce qu’on lui demandoit. Si bien qu’il ne pouvoit se résoudre à le rebuter absolument, non plus que M. le duc d’Orléans, quoiqu’il ne laispas de faire toujours tenir au Roi tout l’argent de la province.

sât Saint-Ibal vint vers lui de la part de M. le duc d’Orléans ; et il y vint, de la part de M. le prince, le marquis de Montataire, capitaine lieutenant des chevaulégers de Bourgogne, et maréchal de camp dans son armée, quoique très-jeune encore. Tous deux n’oublièrent rien pour engager M. de Longueville dans le parti de la Fronde.

M. de Beaufort lui-même, qui avoit été le premier à vouloir engager M. de Longueville dans le parti de la cour, ne laissa pas d’envoyer aussi en Normandie, pour l’obliger à prendre celui de la Fronde ; et cela seulement par son inquiétude naturelle de changer de parti, et aussi parce qu’il ne trouvoit jamais que personne rendît assez de justice à son mérite. D’un autre côté, mademoiselle de Longueville, le premier président de Rouen, et les Mazarins, le pressoient encore davantage pour le porter à entrer dans. le parti de la cour ; enfin jamais personne ne fut tant tourmenté.

S’il avoit voulu parler un peu plus intelligiblement, on lui auroit moins fait la cour, à la vérité ; mais en récompense il auroit évité bien des importunités. Car. enfin on ne lui donnoit point de repos, et un parti ne l’avoit pas plus tôt quitté que l’autre le reprenoit. Il est cependant vrai que sa manière d’ágir ne laissa pas