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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1652]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1652] avoient pour elle les égards les plus soumis, et qu’ils se comptoient dans la plus étroite dépendance. Enfin ils avoient toujours agi avec elle comme on agit avec sa souveraine. Mais, depuis l’arrivée du cardinal Mazarin, le ministère et la cour changèrent entièrement de face.

Du côté de Paris on ne parloit que de

guerre ; et le duc d’Orléans déclara vouloir prendre les armes", afin d’empêcher le cardinal de demeurer dans le royaume. Bien des gens prirent des commissions pour lever des troupes, qu’on destinoit à l’exécution de ce dessein. Le parlement parut disposé à suivre de pareils sentimens. Mais quoique ces messieurs allassent plus loin, et contre la cour et contre le ministre, qu’ils n’eussent encore fait, comme on le verra dans la suite,.. ils ne voulurent pourtant jamais donner l’arrêt d’union avec M. le duc d’Orléans, qu’ils avoient donné si librement à la première guerre de Paris. M. de Nemours alla en Flandre y lever des troupes espagnoles pour secourir M. le prince, et il en revint avec une armée très-considérable. Cependant M. de Longueville étoit en Normandie avec une puissance si grande, que jamais sujet n’en a eu uné pareille. Toute la province étoit résolue à suivre aveuglément toutes ses volontés, telles qu’elles pussent être, et d’entrer dans le parti où il les voudroit mettre.

Ce pays-là est dans une situation importante pour Paris, à cause de la rivière:ce qui fit extrêmement rechercher M. de Longueville par tous les partis; et quoiqu’il fût constant que M. le prince eût traité avec la cour sans lui lorsqu’il sortit de prison, il avoit 2 4 C