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[1651] MÉMOIRES

[1651] MÉMOIRES dinal apprit encore de plusieurs autres endroits ; le pressa de revenir à quelque prix que ce fût, ét lui fit croire qu’il étoit perdu s’il tardoit davantage. Comme il avoit conservé un grand ascendant sur l’esprit de la Reine et sur les ministres, dès l’instant qu’il manda qu’il falloit qu’il revînt ; et qu’il étoit à propos que le Roi lui écrivît pour le lui commander, on n’osa s’y opposer, quoiqu’à regret ; et le prince Thomas seul souhaitoit son retour de bon cœur, parce qu’il ne prévoyoit pas qu’il en perdroit sa place. que le

Châteauneuf et Villeroy, sans paroître vouloir contredire à ce qui se proposoit, firent écrire par un nommé Bartet’, secrétaire du cabinet., : la lettre cardinal avoit démandée au Roi : et ils se servirent de ce Bartet, parce qu’ils le savoient dévoué au coadjuteur, à qui ce secrétaire du cabinet ne manqueroit pas de l’apprendre ; et ils ne furent point trompés dans leur attente. Bartet en donna avis aussitôt, au coadjuteur qui avoit eu un nouveau mécontentement de la cour,

en ce qu’il s’étoit fait de nouveaux cardinaux, et qu’il ne l’avoit pas été.“

Aussitôt que le coádjuteur sut la lettre dont il s’agissoit écrite, il alla apprendre cette nouveauté à M. le duc d’Orléans qui étoit demeuré à Paris. Cette nouvelle Firrita fort il en fit part au parlement, et n’oublia rien pour l’animer là-dessus ; à quoi il n’eut pas beaucoup de peine à réussir, parce que ces messieurs y avoient déjà tous assez de disposition. Il fut délibéré que

l’on enverroit sur la frontière deux conseillers au cardinal, pour lui signifier de ne point, rentrer dans le royaume.

La Fronde, sur cette nouvelle, se ranima plus que