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[1651] MÉMOIRES

[1651] MÉMOIRES pas possible que le même homme fit les deux charges, celle de chancelier et celle de premier président, onlaissa les sceaux au chancelier pour quelques jours seulement. On ôta de même les finances au président de Maisons, pour les donner à La Vieuville. On prit à la cour les premières démarches que fit M. le prince pour des actes d’hostilité ; et l’on fit une déclaration contre lui, laquelle fut communiquée à M. le duc d’Orléans pour savoir s’il n’y trouveroit rien à redire. Il y fit seulement changer deux lignes : ce qui fit croire qu’il approuvoit le reste dont il n’avoit point parlé. Cependant quand on porta cette déclaration au parlement, il s’y opposa de la plus grande force du monde, dont la Reine et les ministres furent extrêmement surpris ; mais il fallut pourtant le souffrir, comme beaucoup d’autres choses. Le coadjuteur fut nommé au cardinalat ; mais on ne crut pas trop que cela pût réussir : car il étoit assez facile à juger, après tout ce qui s’étoit passé, que la cour ne vouloit seulement que l’éblouir. Aussitôt que M. le prince fut parti, la cour prit résolution de le suivre, afin de ne lui pas donner le loisir de mettre ordre à ses affaires. La Reine fut bien aise aussi de tirer le Roi hors de Paris, où ils avoient été l’un et l’autre long-temps prisonniers, et où ils n’avoient pu être sûrement depuis le commencement des cabales de la Fronde.. . M. le prince passa par le Berry, qu’il fit déclarer en sa faveur, et la Guienne ensuite. Mais dès que le Roi approcha, ces provinces furent encore plus promptes à rentrer dans leur devoir qu’elles ne l’avoient été à se mettre dans l’autre parti. M. de Rohan-Chabot fit