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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1651]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1651] nouveaux avantages ; qu’il étoit insatiable, et que plus on lui donnoit et plus il vouloit avoir ; que l’on venoit de lui donner la Guienne, et qu’il vouloit encore avoir autre chose ; mais qu’elle étoit résolue de n’en être plus la dupe, quoi qu’il pût faire. Et comme elle ne croyoit pas devoir alors éloigner ses ministres, elle dit aussi que, pour les caprices de M. le prince, elle n’ôteroit pas ceux qui étoient de son conseil ; que ce n’étoit qu’un prétexte, et que s’ils n’y étoient plus, ce prince trouveroit de nouveaux sujets de se plaindre.

Quoique M. le cardinal ne fût pas toujours cru lorsqu’il étoit loin, il ne laissoit pourtant pas de conserver une très-grande autorité ; et comme on s’adressoit toujours à lui pour toutes les grâces et pour toutes les affaires d’importance, on ne manqua pas de lui donner avis de celle-ci : sur laquelle il manda qu’il falloit absolument faire retirer les trois ministres, afin.

d’ôter à M. le prince tout sujet de plainte, et de le mettre entièrement dans son tort, en faisant voir que son dessein n’étoit que de brouiller. Si bien que, lorsqu’on s’y attendoit le moins, la Reine relégua ces trois ministres dans leurs maisons ; ensuite de quoi elle manda à M. le prince qu’elle avoit bien voulu encore le satisfaire en cela, et s’il ne vouloit pas au moins faire quelques pas pour elle, après qu’elle en avoit tant fait

pour lui. M. le prince, qui ne s’étoit jamais figuré qu’on dût ôter ces trois ministres, n’avoit point aussi pensé à ce qu’il diroit si on le satisfaisoit là-dessus : de sorte qu’il ne put jamais ni rien trouver ni rien alléguer pour prétexte de son mécontentement. On crut alors que