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[1651] MÉMOIRES

[165] MÉMOIRES la cause, à laquelle il ne pouvoit rien attribuer par conséquent de tout ce qui lui arrivoit ; qu’il seroit donc plus honorable de se raccommoder avec la cour, lorsque ce prince paroissoit encore être en état de se soutenir, que lorsque sa fortune deviendroit dans son déclin ; que, comme il avoit toujours accoutumé de faire ses traités sans lui en parler, il pouvoit lui rendre la pareille ; et que pour lui, s’il cessoit d’être en considération, ce ne seroit que parce qu’il le voudroit bien ; qu’il ne pouvoit se voir hors de prison sans se voir en même temps maître de la Normandie ; qu’un homme comme lui n’en pouvoit avoir d’autre que le Roi ; qu’il feroit une figure fort désagréable dans un parti où il ne pouvoit être que le quatrième tout au plus ; que même le duc de Beaufort et le coadjuteur auroient encore plus de crédit à Paris que lui ; et qu’en demeurant comme il étoit, il s’alloit embarrasser immanquablement avec bien des gens qui ne pouvoient pas compatir ensemble. Par de semblables discours, ou pour mieux dire par les dispositions des affaires, ou si l’on veut encore par la manière dont avoit été traité M. de Longueville, il devint si différent de ce qu’on l’avoit toujours vu, qu’on ne le connoissoit plus. Il résistoit. à tous les gens qui l’avoient voulu soumettre, et il le prenoit au-dessus de tous ceux qui mal à propos l’avoient pris sur lui.

C Ensuite de toute cette conversation que mademoiselle de Longueville eut avec monsieur son père, elle avertit M. Servien qu’il étoit temps de parler de la négociation qui avoit été proposée entre eux, et qu’elle venoit de la disposer : ce que ce ministre ayant appris,