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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1651]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1651] qui fut cause qu’ils le quittèrent, étant d’ailleurs très-mal satisfaits des manières qu’il avoit eues à leur égard en diverses occasions. M. de La Rochefoucauld, qui avoit trouvé que mademoiselle de Longueville pouvoit faire quelque obstacle à sa belle-mère, avoit aussi trouvé à propos de

la ménager. Même avant le retour de madame de Longueville, il avoit déjà commencé à la voir plusieurs fois, et à lui rendre compte de tout ce qui se passoit, en lui insinuant, toutes les fois qu’il la voyoit, qu’il falloit qu’elle fût bien avec madame sa belle-mère, et en l’assurant qu’il se chargeoit nonseulement de cet accommodement, mais encore de le maintenir et de l’entretenir. Il conseilla la même chose à madame de Longueville ; mais comme elle ne croyoit que son orgueil, et qu’elle s’imaginoit être parvenue au suprême degré de la grandeur et de la puissance, elle n’en voulut point croire M. de La-Rochefoucauld : outre que le long temps qu’elle avoit été sans le voir l’avoit si fort décrédité auprès d’elle, qu’elle commença même un peu à s’en dégoûter. De sorte qu’au lieu de bien recevoir sa belle-fille lorsqu’elle l’alla voir, elle ne la regarda que comme une personne contre qui elle étoit en colère, sans que mademoiselle de Longueville lui eût pourtant rien fait autre chose, sinon qu’elle avoit toujours marqué beaucoup de respect pour le Roi et pour la Reine. Car, pour ce qui est des divers efforts indirects que cette princesse avoit tentés auprès de monsieur son père pour le détacher des partis opposés à la cour, madame de Longueville ne pouvoit lui en vouloir de mal, car elle n’en avoit jamais.