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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1651]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [165] Quoique de si loin cette princesse nè pût pas savoir bien précisément en quel état étoit cette négociation, ni’s’il étoit à propos de faire connoître sitôt le dessein de M. le prince et le sien, elle ne laissa pas cependant, pour faire croire qu’elle étoit assez habile pour réussir à tout ce qu’elle entreprendroit, de vouloir bien se hasarder d’écrire à Fuensaldague (¹) qu’elle alloit à Paris pour rompre ce mariage du prince de Conti avec mademoiselle de Chevreuse. M. de Noirmoutier, qui connoissoit mieux M. le prince que les autres, n’avoit jamais voulu entrer dans la négociation de ce prince avec la Fronde, ni même revenir à Paris pendant tout le temps qu’on en parla : c’est pourquoi il manda aux frondeurs que, ne prétendant rien aux grands avantages et aux grandes félicités qu’ils alloient recevoir par le moyen de leur raccommodement avec M. le prince, il ne vouloit point aussi entrer avec leur parti dans cette nouvelle liaison ; mais qu’il ne laisseroit pourtant pas de demeurer tou jours uni avec eux, si dans la suite ils ne trouvoient pas dans cette liaison si éblouissante tout ce qu’ils en espéroient. Il les avertit en même temps de ce que madame de Longueville avoit écrit à Fuensaldague, qu’il avoit su par certaines femmes de ce pays-là avec lesquelles il avoit eu en diverses occasions quelque sorte d’habitude.

Les frondeurs prirent quelques soupçons, et de cet avis que leur donna M. de Noirmoutier, et de ce qu’ils avoient vu qu’on avoit différé le plus qu’on avoit pu d’envoyer querir la dispense : joint à cela que madame de Chevreuse étant allée attendre madame de Lon(1) Fuensaldague : Il étoit gouverneur des Pays-Bas.