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même le bâton de capitaine des gardes, et de ne le point confier à son fils, qui n’étoit encore qu’un jeune homme, quoiqu’elle n’ignorât point qu’ayant l’honneur d’être maréchal de France, cet emploi ne fût au-dessous de lui. Sur quoi ce maréchal lui répondit que ce lui étoit un si grand avantage de servir le Roi,. qu’en quelque qualité que ce pût être il s’en feroit toujours beaucoup de gloire ; mais que, comme il en vouloit sortir à son honneur, il ne se chargeroit point du bâton qu’elle ne lui promît que le Roi ne marcheroit point trop loin de lui, afin qu’il pût mieux répondre de sa personne, et que l’huissier eût ordre de laisser entrer tous ceux qu’il présenteroit. Il ajouta qu’il avoit quantité d’officiers et de cavaliers réformés dont il répondoit, et dont il vouloit faire remplir son appartement lorsque les princes viendroient, afin qu’elle pût être la maîtresse. Ce que la Reine approuva et trouva fort à propos. Ceux qui virent cette quantité de gens inconnus crurent que le hasard et la curiosité seulement de voir une entrevue aussi considérable que celle de M. le prince avec la Reine en avoient formé la foule. Le jeudi gras que les trois princes arrivèrent à Paris, on y fit des feux de joie de leur élargissement, comme on avoit fait auparavant de leur prison. Mais, à dire la vérité, les derniers ne se firent ni d’un si bon cœur ni avec tant de gaieté que les premiers : car le peuple est bien étrange dans ses divers mouvemens, et il en avoit donné plusieurs marques au sujet de ces trois princes.

M. le duc d’Orléans alla au devant d’eux dans son carrosse,

où le duc de Beaufort et le coadjuteur en-