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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1651]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1651]. 475 mesures. Mais, entre eux, les mesures ne les contraignoient guère ; et même on remarqua que, sitôt que M. le prince fut sorti, à peine faisoit-il semblant de regarder ce ministre. J’avois oublié de dire qu’aussitôt que la princesse palatine sut les princes hors de prison, elle alla trouver madame de Montbazon ; et, en lui témoignant toutes les amitiés qu’on peut s’imaginer, elle lui dit qu’elle avoit grande impatience de lui faire payer l’argent que les princes lui avoient promis ; qu’elle lui donnât son titre pour le lui faire payer au plus tôt, et qu’elle en prendroit tous les soins du monde. Madame de Montbazon, abusée par de si belles pároles, sans songer à l’inconvénient qui en pourroit arriver, quoique fort intéressée, lui donna sa promesse

; mais après cela elle n’en entendit plus parler.

Sur quoi elle pressa madame la palatine de conclure son affaire, ou de lui rendre son papier : à quoi cette princesse répondit que, l’ayant donné à M. le prince de Condé, elle n’en pouvoit plus disposer. Sur cette réponse-là, madame de Montbazon fit demander son paiement à M. le prince, qui, pour toute réponse, se contenta de tourner l’affaire en plaisanterie, et la dame en ridicule. Cette dame’, voyant que sa perté étoit sans remède, n’en parla plus, soit pour l’inutilité qu’elle y trouvoit, soit pour ne point faire connoître jusqu’à quel point elle avoit été dupée. Je rapporte tout ce qui regarde cette affaire en un seul article, quoique cela soit arrivé en divers temps, mais c’est pour ne point interrompre dans la suite le fil de ma narration. Avant le retour des princes à Paris, M. le duc O