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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1651]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [165] 469 dans son conseil, il avoit dû croire qu’il le trouveroit bon, comme il fit aussi, parce qu’il étoit encore fort animé contre la cour. Tout cela intriguoit fort la Reine, et lui donnoit de grandes inquiétudes. Les ministres vinrent trouver plusieurs fois de sa part M. le duc d’Orléans, sans y rien gagner. Elle lui manda même que, s’il l’avoit agréable, elle l’iroit voir : sur quoi il lui fit dire que s’il la voyoit entrer par une porte, elle le verroit sortir par l’autre. La reine d’Angleterre le fut encore trouver de la part de cette princesse, mais elle ne fut pàs mieux reçue que les autres ; au contraire, après avoir employé ses discours inutilement, comme elle sortoit ; des insolens lui crièrent sur les degrés : A la Mazarine ! Ce qui la fâcha si fort qu’elle rentra dans lä chambre de Monsieur, son frère, pour lui dire qu’elle ne le verroit jamais, s’il ne l’assuroit qu’on la respecteroit chez lui comme on devoit. Madame de Chevreuse, de son côté, après avoir bien fait des voyages du Palais-Royal au palais d’Orléans pour tâcher à persuader Monsieur, vint dire enfin à la Reine qu’il étoit si entêté qu’assurément personne ne pouvoit rien gagner sur son esprit ; qu’il n’y avoit qu’elle seule qui en pourroit venir à bout ; qu’elle avoit un tel ascendant sur son esprit, et une adresse si grande à le persuader, que si elle le voyoit elle le radouciroit sans doute beaucoup, et qu’elle détruiroit infailliblement tout ce que les frondeurs avoient gagné sur lui, lesquels appréhendoient fort cette entrevue ; qu’enfin, pour contenter Monsieur, il falloit faire aller le cardinal seulement à Saint-Germain, parce qu’absolument il s’étoit engagé à ne point aller au Palais-