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[1651] MÉMOIRES

[165] MÉMOIRES bloit quelquefois y avoir assez bien réussi. Mais enfin, un jour que Monsieur étoit au Palais-Royal, le cardinal dit au Roi que le duc de Beaufort et le coadjuteur étoient comme autant de Fairfax et de Cromwels ; que le parlement étoit comme celui d’Angleterre, et que si on les laissoit tous faire ils feroient en France tout ce qui avoit été fait en Angleterre. Sur ce discours, Monsieur, qui ne cherchoit peutêtre qu’un prétexte pour rompre, répondit qu’ayant l’honneur d’être parent si proche du Roi, il ne pouvoit pas souffrir qu’on lui donnât des impressions si étranges, et qu’il étoit de son devoir de lui en représenter l’injustice et la conséquence ; et qu’il n’entreroit plus chez le Roi que ceux qui lui donnoient de pareilles défiances de ses meilleurs sujets n’en fussent dehors : ensuite de quoi il se retira sans prendre congé.. On courut après lui, mais inutilement : il manda à la Reine qu’il ne retourneroit plus au Palais-Royal que le Mazarin ne fût parti, et qu’il n’en avoit que trop souffert.

Le lendemain le coadjuteur fut au parlement, où il déclara qu’il avoit ordre de M. le duc d’Orléans de leur faire connoître qu’il trouvoit à propos que les princes sortissent, et qu’il avoit protesté à la Reine qu’il n’iroit plus chez elle tant que le cardinal y seroit. Il leur apprit ensuite tout ce qui s’étoit passé. Le coadjuteur a dit depuis, peut-être pour faire sa cour à M. le prince, et peut-être aussi parce que c’étoit la vérité, qu’il avoit fait cette déclaration au parlement, sans que Monsieur le lui eût commandé, dans la crainte que ce prince ne changeât la résolution qu’il en avoit prise : mais que, comme on l’avoit proposé et résolu 1