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[1649] MÉMOIRES

[1650] MÉMOIRES rent bien aises qu’il en eût, tirant beaucoup plus de bienfaits de lui lorsqu’il se trouvoit dans de grands. embarras. Mais ce qui fit tout de nouveau ce qu’on appeloit en ce temps-là claqueter la Fronde fut que beaucoup de gens du parti des princes, aussi bien que de celui des frondeurs, soutinrent fort ces messieurs. Et ce qu’on n’a guère su, quoique pourtant très-vrai, c’est qu’un grand nombre de gens considérables entrèrent dans le parti de M. le prince quand ils crurent que cela lui étoit inutile, comme M. le duc d’Orléans et les anciens frondeurs du parlement, qui trouvèrent fort commode de se servir de son parti sans qu’il y fût.

Cependant les princes, ainsi que je l’ai déjà dit, ne laissèrent pas d’être extrêmement bien servis : leurs amis n’oublièrent rien de tout ce qui leur pouvoit être utile et dans la Fronde et dans le parlement, où ils faisoient de grandes brigues.

Le parlement qui jugeoit bien que le Mazarin lui vouloit peu de bien, et ce cardinal paroissant à ces messieurs avoir assez d’avantage sur ses ennemis pour se voir en état de prendre quelque résolution contre eux, ils crurent qu’il falloit travailler tout de nouveau à lui donner des affaires. Si bien qu’ils se réunirent aux autres partis : ce qui fit que la Reine ne trouva pas à Paris ce qu’elle avoit pensé. Madame de Longueville étoit allée à Stenay avec M. de Turenne, où, comme je l’ai déjà dit, elle fit un traité avec les Espagnols qui portoit qu’on leur livreroit la ville de Stenay, et qu’on ne garderoit que la citadelle : moyennant quoi les Espagnols donneroient des troupes que M. de Turenne devoit commander 1