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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1650] 463 fort le sût, suivant sa destinée ordinaire dans toutes les affaires où il étoit. Pour en venir à bout, on résolut que M. de Ne-· mours son : beau-frère liroit ce traité tout haut, et qu’on marqueroit avec un crayon ce qu’il en falloit passer pour ne le pas lire, afin que M. de Beaufort ne l’entendît pas : ce qui commença à donner lieu áu malheur qui arriva entre eux, et qu’on verra dans la suite.

M. le duc d’Orléans entra dans ce traité, où mademoiselle de Valois (1) sa troisième fille fut accordée avec le duc d’Enghien. Le coadjuteur demanda que M. le prince contribuât à le faire cardinal ; car tout le monde traitoit avec ce prince comme s’il eût dû être roi de France, persuadé qu’il ne pouvoit pas sortir de prison sans devenir le maître absolu du royaume : et personne ne traita avec lui que sur ce pied-là. Enfin de ces deux partis entièrement abattus, et des princes et de la Fronde, il s’en fit un qui devint si puissant qu’il le fut même plus que celui de la cour : Ce qui contribua à un changement si peu attendu et si extraordinaire, c’est qu’on vit que la cour n’avoit rien pardonné ; et que si elle avoit paru dans quelque occasion le vouloir faire, ce n’avoit été seulement que par l’embarras où elle s’étoit trouvée, parce qu’aussi le ministre n’étoit pas moins abattu dans la mauvaise fortune que fier et hautain dans la bonne. Le parlement jugea donc pour sa sûreté qu’il falloit donner de nouvelles affaires à ce ministre, et ne le laisser jamais sans en avoir. Ses créatures même fu(1) Mademoiselle de Valois : Françoise-Madeleine, Elle épousa depuis Emmanuel 11, duc de Savoie. I