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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649]

LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1650] 457 peu fiés en lui, et l’autre pour lui faire connoître que les princes ne pouvoient lui en vouloir de mal. Dans ce temps-là, madame de Longueville, qui étoit à Stenay où étoit M. de Turenne, fit un traité avec les Espagnols, qui devoient donner à M. de Turenne des troupes à commander pour le parti des princes : moyennant quoi on leur donnoit la ville de Stenay, et l’on ne gardoit que la citadelle. L’on avoit dessein aussi de faire venir des troupes en Normandie, que le maréchal de La Mothe devoit commander. Mais, après que les partisans de M. le prince y eurent bien pensé, ils ne voulurent point qu’il y en vînt, dans la crainte que ces mouvemens ne fissent sortir que M. de Longueville seulement, pour lequel l’on commença à se réchauffer, et que cela ne fit tort aux autres. L’on avoit trouvé à propos que, sitôt que les troupes paroîtroient en Normandie, l’on enlevât le comte d’Harcourt, qui en étoit comme gouverneur, afin de donner plus d’épouvante. Madame de Longueville et la marquise de Flavacourt avoient négocié cette entreprise, dont le comte d’Harcourt ayant eu quelque avis, il s’en plaignit beaucoup ; mais ces dames tournèrent cela tellement en ridicule, que tout le monde l’ayant traité de même, il n’osa plus en rien dire, quoiqu’il ne laissât pas d’en être toujours persuadé.

Le coadjuteur connut trop tard qu’il n’y avoit point pour lui de raccommodement à la cour. On lui manquoit à la plupart des articles qu’on lui avoit promis par son traité. Noirmoutier avoit bien eu le gouvernement du mont Olympe ; mais on ne parloit plus du second gouvernement qu’on lui avoit promis, ni du