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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1650] 451 M. de Beaufort marqua approuver ce dessein ; sur quoi le coadjuteur, feignant de ne s’y être déterminé que parce qu’il le trouvoit à propos., l’assura qu’il y alloit travailler. On avoit affecté de ne lui parler de cette affaire qu’en carrosse ; et on y laissa même toujours Laigues avec lui qui ne le quittoit point, et qui le promenoit dans les rues sans souffrir qu’il en descendît pour entrer dans aucune maison, de peur qu’il ne parlât de cette négociation à quelqu’un : tant on le croyoit incapable de garder le moindre secret. Le coadjuteur lui vint rendre réponse ; il l’assura que sur ses avis il avoit si bien négocié, qu’en moins d’une heure les princes alloient être arrêtés, et qu’ensuite il falloit qu’il parût dans les rues pour y assurer le peuple.

Quoique cette négociation fût bien prompte pour une affaire de cette importance, il ne laissa pas de le croire bonnement, parce qu’on le lui disoit, et qu’il n’étoit pas d’un esprit à tant raisonner sur les choses. Mais lorsque le bruit commun lui eut appris comment le traité s’étoit fait, il ne put souffrir d’avoir été pris pour dupe : et comme il étoit plus vain qu’intéressé, l’amirauté ne le put apaiser. Depuis cela il eut toujours beaucoup de refroidissement pour le coadjuteur, lequel de son côté ne se soucioit plus aussi guère de lui, et qui l’abandonna même, dans la créance que la cour étoit irréconciliable lui. A son égard, croyant y être bien raccommodé, il s’imagina n’avoir plus besoin du peuple ; et sur ce fondement, sans se mettre davantage en peine de se rendre ni de paroître populaire, il ne songea plus qu’à devenir un bon courtisan

et on commença de s’apercevoir que sa sincérité

pour

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