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l’un avec l’autre ; que, pour eux, ils contribueroient toujours de leur mieux à entretenir cette intelligence si nécessaire au bien public. M. le prince parut si mécontent de cette réponse que, sans avoir les moindres égards, ni même vouloir paroître garder les moindres mesures, il se raccommoda publiquement avec le cardinal Mazarin, en déclarant qu’il ne pouvoit pas s’assurer sur des gens qui lui avoient assez fait entendre qu’ils ne seroient pas pour lui contre M. le duc d’Orléans ; et sans autres formalités il rompit avec eux..

Lorsque l’on vit que M. le prince sacrifioit tout au cardinal Mazarin après l’avoir tant outragé, il n’y eut personne, jusques aux moins éclairés, qui ne vît bien que ce prince étoit perdu. Il fut le seul qui ne s’en douta point, quoique par l’écrit fait double dont je viens de parler, et qui étoit demeuré secret entre lui, la Reine et le cardinal, il en dût encore plus savoir que les autres sur les outrages qu’il avoit faits à ce ministre.

Un peu après le raccommodement de M. le prince avec le cardinal, la Reine donna le tabouret à la comtesse de Fleix, fille de madame de Senecey sa dame d’honneur ; sur quoi M. le prince de Conti le demanda aussi pour madame de Marsillaç, et M. le duc d’Orléans pour madame de Pons, depuis duchesse de Richelieu. Et comme dans ce temps-là tout faisoit de l’émotion, ces nouvelles prétentions en firent tant, que cela alla jusqu’à faire des assemblées de noblesse pour en empêcher l’exécution : à quoi le cardinal contribuoit sous main, dans la pensée qu’elles ne pouvoient être que contre le duc d’Orléans et le prince de