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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649] au mariage, soit qu’on le considérât moins à cause que le crédit des frondeurs diminuoit beaucoup, on recommença à parler de ce mariage : et même il fut si avancé qu’on pria pour les fiançailles. Le dernier qui avoit été amiral étoit le duc de Brezé (¹), beau-frère de M. le prince, qui avoit demandé l’amirauté, et à qui on l’avoit refusée ; mais il avoit tant pressé, qu’au lieu de cette charge on lui avoit donné le gouvernement de Stenay, en spécifiant même que c’étoit pour récompense de l’amirauté. Il est vrai que M. le prince se voyant un pouvoir sans bornes ne laissa pas d’y prétendre, toujours persuadé qu’on n’oseroit lui rien refuser de tout ce qu’il voudroit demander fortement.

— Cette charge avoit toujours été vacante depuis la mort du duc de Brezé : et quand M. le prince sut qu’on alloit la donner à M. de Mercœur, il devint si furieux qu’il se résolut de l’empêcher à quelque prix que ce fût ; et le prétexte de la querelle qu’il fit à M. le cardinal là-dessus fut qu’on n’avoit point donné le Pontde-l’Arche à M. de Longueville, quoiqu’il ne s’en souciât guère auparavant.

M. le cardinal répondit à cette plainte : qu’il ne savoit pas pourquoi il lui alléguoit qu’il s’y étoit engagé avec M. de Longueville, puisque la Reine ne lui en avoit jamais donné aucun ordre. Sur cette réponse, M. le prince lui manda tout net qu’étant las de porter la haine publique pour lui, il vouloit qu’il s’en allât, et qu’il quittât le royaume. (1) Le duc de Brezé : Urbain de Maillé, neveu du cardinal de Richelien, frère de la princesse de Condé. Il avoit été tué’en 1646 au siège d’Orbitello.

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