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[1649] MÉMOIRES

[1649] MÉMOIRES mais ce bel emploi qu’il prit acheva de le tourner en ridicule.

Dans cette paix, tout le monde fit réflexion que pendant la guerre on en avoit assez fait pour fâcher. le cardinal, mais qu’on n’en avoit point fait assez pour se mettre à couvert de son ressentiment : et c’est par cette réflexion qu’on blâma si fort messieurs du parlement d’avoir fait la paix dans la conjoncture où ils la firent, et de ne l’avoir pas faite ou plus tôt ou plus tard. Car il est certain que, s’ils avoient pris le temps qu’ils avoient tant de postes considérables auprès de Paris, ces postes la leur auroient fait faire plus avantageuse

ou ils devoient du moins attendre encore quelque

temps, puisque Paris ne pouvoit plus être affamé, que plusieurs provinces étoient sur le point de se joindre à celles qui s’étoient déclarées pour eux, et qu’enfin la saison forçant la cour de retirer ses troupes pour les renvoyer sur la frontière contre les Espagnols, elle se seroit trouvée dans la nécessité de traiter avec eux aux conditions qu’ils auroient voulu : au lieu que, , pour avoir si mal pris leur temps, il en arriva tout autrement. De cette paix, dont aucun des partis ni de tous les gens qui y entrèrent ne fut content, on peut encore faire cette réflexion, qui est que si rien ne flatte et ne séduit tant que les commencemens de ces sortes d’intrigues où l’on entre’, rien aussi n’en désabuse tant que leurs fins, par l’expérience qu’elles donnent du contraire de tout ce qu’on s’y étoit proposé en y entrant. La paix du parlement ainsi faite et conclue, madame de Longueville alla à la cour, persuadée qu’ayant été la seule cause de la paix, elle y seroit parfaitement bien reçue ; mais O