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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649] 423 trempoit jamais que dans les occasions qui lui pouvoient être d’une grande utilité ; et comme il avoit assez d’esprit pour connoître qu’il n’y en pouvoit avoir aucune pour lui dans la conjoncture présente, il n’eut pas de peine à réussir par là dans le dessein qu’il avoit de s’attirer tout le crédit. M. de Beaufort, uni avec le coadjuteur, eut la même politique ; il avoit pourtant plus de probité que lui.. Car, où il avoit une fois connu à quoi l’honneur l’a-. voit engagé, pour rien au monde il n’y auroit voulų. manquer ; mais comme ses connoissances, étoient fort bornées, il avoit le malheur de connoître rarement ses devoirs. Il ne faut pas s’étonner après cela si toutes ces conduites si opposées produisirent l’effet qu’elles devoient avoir du côté de ces deux hommes. Sur la fin du blocus de Paris, le coadjuteur ôtoit tout le crédit à M. le prince de Conti et à madame de Longueville, comme ceux-ci l’avoient ôté auparavant à M. d’Elbœuf. Mais, par malheur pour lui, il s’avisa de prêcher publiquement pour son parti contre celui du cardinal Mazarin et contre la personne de ce ministre, dans la créance que le peuple en seroit encore plus animé contre lui, parce qu’il avoit ouï dire que cela avoit beaucoup contribué autrefois à soutenir la Ligue : sans penser que la guerre de la Ligue étoit une guerre de religion toute différente de celle-ci. Aussi. cela fit-il un effet tout contraire. On eut tant d’horreur qu’on osât, en chaire, louer une faction dans un Etat faite par des sujets contre leur prince légitime, et y prêcher la division comme une chose juste et raisonnable, que, s’en étant aperçu lui-même, il feignit de se trouver mal, afin de finir plus tôt. D’un autre