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[1649] MÉMOIRES

[1649] MÉMOIRES par le nommé Deslandes-Payen, qui l’avoit assuré de la part de tous ces messieurs qu’il auroit le principal commandement. Ce. Deslandes étoit conseiller, et avoit connu M. d’Elbœuf en Flandre, où ils avoient été tous deux en exil. J Ce conseiller avoit de très-grandes obligations à M. d’Elbœuf, qui lui avoit fait gagner un procès dans lequel il s’agissoit d’un bénéfice considérable. Ce fut aussi par le moyen de ce Deslandes, qui avoit un grand crédit au parlement parce qu’il n’y avoit que lui qui entendît la guerre, que ce prince fut reçu d’abord comme général. Il est vrai encore que, pendant l’espace de deux jours seulement, il fut le maître de Paris, les délices du peuple et l’espérance du parlement ; mais sitôt que M. le prince de Conti et madame de Longueville furent arrivés, cette grande considération qu’on avoit eue pour lui s’évanouit, et cessa si bien que depuis cela on ne savoit plus qu’il y fût, que par les chansons burlesques qu’on fit contre lui. Ce qui fut cause que la Fronde se détermina à y faire venir M. le prince de Conti et madame de Longueville ; car ceux qui négocioient avec lui pour Paris n’avoient pas

dessein de les faire venir, qu’on n’eût vu auparavant comme les choses tourneroient. Mais comme ils virent que le duc d’Elbœuf, qui s’offrit dans ce temps-là au parlement, y étoit si puissant, ils crurent bien qu’il n’y avoit plus de temps à perdre, et que cela pourroit traverser leurs desseins. Les assiégeans et les assiégés se trouvoient également trompés dans leurs mesures ; car, comme tout le monde a des procès ou craint d’en avoir, il y eut peu de gens qui n’en prissent quelques-unes avec le parlement, ou tout au