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AVERTISSEMENT
DE L’ÉDITEUR DE LA PREMIÈRE ÉDITION.


La plupart de ceux qui ont écrit des Mémoires y ont été portés ou par le dessein de faire leur apologie, ou par l’envie d’apprendre à la postérité la part qu’ils ont eue dans de grandes et importantes affaires. Ce n’est ni l’un ni l’autre de ces motifs qui ont engagé à écrire l’illustre personne dont on donne ici les Mémoires. Elle n’a uniquement pensé qu’à peindre la vérité, sans qu’aucun rapport ni à ses intérêts ni à sa gloire ait eu la moindre part dans ses portraits.

La droiture de son ame, l’innocence de ses mœurs, et la noble simplicité de sa conduite, qui l’avoient toujours mise au-dessus des atteintes de la médisance, l’avoient exemptée du besoin des apologies ; et l’amour qu’elle avoit pour le repos et la vie unie l’avoit empêchée d’entrer jamais dans nulles autres affaires celles où l’engageoient les obligations de son état. Née d’un sang des plus illustres, placée dans un rang des plus éclatans, elle en avoit toujours rempli tous les devoirs avec une modeste grandeur, autant ennemie de la frivole inquiétude que de la vaine ostentation ; et, contente de s’être acquis beaucoup d’habileté, elle n’avoit jamais cherché à la faire briller. Ainsi dans les temps tumultueux où la France fut si violemment agitée, et où presque tout ce qu’il y avoit dans ce royaume de plus élevé dans l’un et l’autre sexe entroit indiscrètement dans des partis et dans

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