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LES NEGOCIATIONS

DU

PRÉSIDENT JEANNIN.

Lettre de M. de Villeroy à M. Jeannin, du seizième décembre 1608.

Monsieur, vous connoîtrez par la lettre du Roi le juste mécontentement qu’il a du procédé des Anglais et des Espagnols, lesquels traitent infidèlement avec lui, ensemble la résolution qu’il a prise sur ces mutations et diversités. Certes l’Anglais a grand tort d’avoir donné espérance aux autres qu’il leur fera avoir cette trêve pure et simple, sans renonciation ou expression de la liberté en faveur des États, car ils savent très-bien que ceux-ci n’avaleront jamais telle amertume qui détruiroit entièrement le fondement sur lequel de leur côté ils ont bâti la résolution qu’ils ont prise de traiter sûrement, et par laquelle leurs vrais amis ont été persuadés de les conforter en icelle : tellement que nous croyons que lesdits Anglais ont jeté cette proposition exprès pour rompre tout-à-fait lesdits traités, et nous contraindre tous de rentrer en guerre, jaloux des négociations dudit sieur don Pedro, desquelles les Espagnols leur donnent martel à poste, comme ils ont fait auxdits États; car nous ne pouvons croire que ceux-ci soient si emportés du désir de leur repos, qu’ils renoncent à leur liberté, après les déclarations et protestations qu’ils ont faites, leurs T. 15. 1