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sources, 215. Dédie tour-à-tour ses ouvrages aux princes qui se disputoient alors le pouvoir ; est chargée par le duc de Bourgogne d’écrire la vie de Charles V, 216. Division de cet ouvrage ; jugement qu’on doit en porter ; il n’avoit été publié jusqu’ici que d’une manière très-imparfaite, 217. Comparé aux autres ouvrages du temps, il leur est supérieur par le style, qui convient à l’histoire ; la mort du duc de Bourgogne enlève à Christine un protecteur, et la plonge dans la détresse, 220. Elle veut conserver les dehors de l’aisance, 221. Reçoit quelques secours, mais ne trouve guère de consolations que dans la philosophie, et de distraction à ses chagrins que dans le travail ; le roi d’Angleterre l’engage inutilement à venir à sa cour, 222. Le duc de Milan essaie aussi de l’attirer en Italie, 223. Ses ballades amoureuses firent attaquer sa réputation, mais sa vertu fut irréprochable ; son portrait d’après elle-même, 224. Que devinrent ses trois enfans, 225. Ouvrages de Christine ; ses poèmes sont en vers de 10, de 8, de 7 et même de 4 syllabes, 226. La rime étoit alors une richesse, mais non une entrave ; liberté que prenoient les poëtes de ce temps ; sujets des ballades de Christine ; leur caractère ; règles de ce genre de composition, 227. Exemple des ballades de Christine, 228. Ses rondeaux inférieurs à ses ballades, 229. Ses lais et virelais ne sont pas meilleurs ; caractère de ce genre de poésie. Ses Jeux à vendre ne méritoient pas d’être conservés ; son Débat des deux amans offre de la grâce et du mouvement ; son Épître au dieu d’Amour, apologie des femmes ; le livre des trois Jugemens reproduit les mêmes idées, 230. Le Dit de la pastoure, églogue qui manque de vérité, défaut général de tous ces poèmes ; le Dire des vrais amans, roman ou nouvelle en vers, où plusieurs genres sont mêlés ; les Dits moraux, ouvrage en quatrains dont la morale est excellente, et dont le style a de la force et de la précision, 231. L’Épître d’Othea, mélange de prose et de vers ; la morale en est bonne, les allégories en sont obscures, 232. Le livre de la Mutation de fortune, tableau général des révolutions de l’univers, suppose dans l’auteur une immensité de connoissances, 233. Le Chemin de longue estude, plein d’imagination et de descriptions brillantes ; quel en est le plan et le but, 234. Le livre des Faits et bonnes mœurs du sage roi Charles V ; il y a des longueurs et trop de digressions ; pourquoi on les a conservées dans cette édition, 236. La Cité des dames, à quelle occasion il fut composé ; moins intéressant que les précédens, 237. Le Livre des trois Vertus : on y trouve des conseils aux femmes de toutes les conditions, et des détails sur les mœurs et usages des différentes classes de la société ; le Corps de policie, cours de morale pour les hommes, divisé en 3 parties, 238. Le Livre de la Vision : plan et but de cet ouvrage, où la philosophie apprend à supporter les malheurs avec constance, 239, et à chercher des consolations dans l’étude, 240. Le Livre des Faits d’armes et de chevalerie, divisé enparties, traité complet sur le droit et sur la manière de faire la guerre ; quoique sans intérêt aujourd’hui, il prouve l’étendue et la variété des connoissances de l’auteur ; le Traité de la paix : on y parle des bienfaits de la paix, de la nécessité de la maintenir, 241. Le Livre de Prudence et l’enseignement de bien vivre se rapproche beaucoup de l’épître d’Othea ; la morale y est mêlée avec une métaphysique obscure. Épîtres des débats sur le roman de la Rose ; querelle littéraire à l’occasion de ce roman, qui est un monument précieux pour la littérature et les mœurs des treizième et quatorzième siècles, 242. Christine maintient dans ses épîtres les critiques qu’elle avoit faites de ce roman ; à quelle occasion elles furent composées, 243. À qui elles sont dédiées,