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ANCIENS MÉMOIRES

que tout étoit perdu sans aucune ressource, prirent le party de se rendre. Le butin fut grand pour les François : il n’y eut pas jusqu’au moindre palfrenier et goujat qui n’eut son prisonnier, et dont il ne tirât une bonne rançon. Le debris de cette déroute des Anglois s’alla jetter dans les places voisines. Les uns allèrent se réfugier dans la ville de Baux, d’autres cherchèrent leur asyle dans celle de Bressiere, d’autres dans celle de Saint Maur sur Loire, où Cressonval étoit encore, assemblant le plus de gens qu’il pouvoit pour en renforcer l’armée angloise, dont il ne sçavoit pas la défaite. Guesclin voulut les y suivre et les aller dénicher de ses forts en les y assiegeant sans perdre temps.



CHAPITRE XXXII.


De la prise du fort de Baux et de la ville de Bressiere ; et de la sortie que les anglais firent de Saint Maur sur Loire, après j avoir mis le feu, mais qui furent ensuite battus par Bertrand devant Bressière.


Guesclin s’étant allé délasser et raffraîchir avec les siens dans la ville du Mans, après une si memorable victoire, et sçachant que les Anglois s’étoient retirez dans la ville de Baux, il crut que la gloire qu’il avoit aquise dans cette journée ne seroit pas entière ny complette, s’il ne les alloit encore assieger dans cette forteresse. Bertrand, s’en approchant un peu trop prés,