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SUR DU GUESCLIN.

et la protection du prince de Galles, et qu’il etoit necessaire qu’il assemblât au plûtôt son conseil là dessus pour chercher les moyens de parer un coup si redoutable. Cette nouvelle n’accommodoit point les affaires d’Henry, qui avoit interêt d’avoir moins d’ennemis sur les bras ; et ce qui luy donna plus d’inquietude ce fut le compliment que luy fit Hugues de Caurelay, l’un des plus braves de son party, luy disant qu’il étoit né sujet du prince de Galles, et qu’il ne seroit plus en état de le servir s’il avoit guerre contre luy, parce que ce seroit un crime de haute trahison s’il étoit pris les armes à la main contre son souverain. Gautier Hüet, Jean d’Evreux, et tous les autres chevaliers anglois luy firent là dessus une même déclaration. Henry convint avec eux qu’ils avoient toutes les raisons du monde de garder la fidelité qu’ils devoient à leur prince ; mais il les pria de rester toujours avec luy, tandis que les choses étoient encore brutes et très incertaines, et de ne le point quiter jusqu’à ce que la guerre eût été tout à fait declarée par l’Angleterre contre luy. Tous ces braves le luy promirent, si bien que toutes les esperances d’Henry ne rouloient plus que sur la valeur de Bertrand Du Guesclin, du Besque de Vilaines et du maréchal d’Andreghem, qui l’assurèrent qu’ils le serviroient jusqu’au bout contre le roi Pierre sans aucune réserve.