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précis des guerres


ronne la plus grande partie des pays situés au-delà de la Loire. Guillaume IX, duc d’Aquitaine, avoit ordonné, par son testament, que Éléonore, sa fille aînée, épouseroit le fils aîné du roi de France, et lui porteroit en dot toutes ses possessions. Louis, depuis Louis-le-Jeune, que son père avoit fait couronner quelque temps auparavant, partit pour Bordeaux, accompagné d’une suite brillante, et se fit reconnoître duc de Guyenne en épousant Éléonore. Les fêtes qui eurent lieu à l’occasion de ce mariage, duroient encore lorsque Louis-le-Gros termina sa glorieuse carrière, laissant le royaume assuré contre les entreprises extérieures, et l’autorité royale affermie [1138].

Cependant Étienne, petit-fils de Guillaume-le-Conquérant, par Adèle, sa fille, mariée au comte de Boulogne, étoit parvenu à se rendre maître de la couronne d’Angleterre, au détriment de sa cousine Mathilde, fille de Henri I, veuve de l’empereur Henri V et femme de Geoffroy Plantagenet, comte d’Anjou. Un parti considérable se forma bientôt en faveur de la princesse, qui passa en Angleterre et fut couronnée. Étienne étoit prisonnier, ses affaires sembloient désespérées ; une nouvelle révolution le replaça sur le trône, et Mathilde fut obligée de se retirer en Normandie, dont Geoffroy, son mari, avoit pris possession. Ce fut pendant les guerres civiles qui déchirèrent alors l’Angleterre, que le jeune Henri, fils de Mathilde et de Geoffroy, fit ses premières armes, et montra ce qu’il seroit un jour.

Il étoit difficile que le roi de France demeurât spectateur indifférent de ces sanglans débats. Des deux côtés on recherchoit son alliance et son appui. Étienne,