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entre la france et l’angleterre.


le Roi ne pouvoit disposer que des vassaux de ses propres domaines, qui se réduisoient à peu près alors au duché de France, domaine originaire de Hugues Capet, c’est-à-dire, à l’Île de France, à la Picardie, à l’Orléanais et au comté de Bourges que le comte Herpin avoit vendu à Philippe I en partant pour la Palestine. Encore ces possessions étoient-elles coupées par plusieurs petites principautés, indépendantes du Roi. Le reste du royaume étoit la propriété de vassaux, qui rendoient hommage de leur fief, mais qui souvent étoient par eux-mêmes assez forts pour faire la guerre à leur souverain.

La guerre se continua avec des chances diverses jusqu’en 1128, époque à laquelle Guillaume Cliton fut tué au siège d’Alost ; et alors Louis, obligé de céder aux remontrances des seigneurs, consentit à recevoir l’hommage de Henri pour la Normandie. L’empereur Henri V étant mort, le roi d’Angleterre donna sa fille Mathilde en mariage à Geoffroy Plantagenet, comte d’Anjou, l’un des plus puissans seigneurs du royaume, espérant par là susciter de nouveaux embarras à Louis. Mais il avoit en même temps promis de céder la Normandie à Geoffroy, et à l’exemple de ses prédécesseurs il refusoit de remplir sa promesse ; le comte d’Anjou insista avec reproche et menace ; les choses furent poussées si loin, que Henri, dit-on, en mourut de chagrin [1135], et les discussions qui s’élevèrent après sa mort, entre Mathilde et Étienne pour la succession au trône d’Angleterre, ne laissèrent pendant quelque temps à la France aucune inquiétude de ce côté.

Une circonstance imprévue réunissoit à la cou-