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entre la france et l’angleterre.


et par l’affermissement de Henri sur le trône. Nous y renvoyons le lecteur.

Le prince de Galles, touché des malheurs de don Pèdre, et peut-être jaloux des succès de Du Guesclin, avoit épuisé la Guyenne pour remettre en possession de son royaume un prince qui ne sut pas s’y maintenir. Il voulut établir de nouveaux impôts : les nobles lui firent d’inutiles remontrances ; trop fier pour reculer, il brava leur mécontentement, et ceux-ci eurent recours au roi de France. Charles accueillit leurs députés, mais il fit attendre pendant plusieurs mois sa réponse, afin de laisser croître leur animosité et de bien s’assurer des dispositions du pays. Dès long-temps il avoit résolu de venger les affronts que la France avoit reçus pendant les deux derniers règnes, et de chasser les Anglais du royaume. Pour assurer le succès de cette grande entreprise, il falloit que tout fût disposé à l’avance, et surtout que l’ennemi n’eût aucune connoissance des préparatifs jusqu’à l’époque de leur exécution. Le moment d’agir arrivoit ; cinq ans de paix et de bonne administration avoient rendu le royaume plus fort et plus florissant que jamais. Charles venoit de faire épouser la princesse Marguerite, héritière de la Flandre, de l’Artois, de la Franche-Comté, etc., et veuve de Philippe de Rouvres, à son frère, Philippe-le-Hardi, duc de Bourgogne, qui se trouva ainsi posséder la femme et les États du dernier Duc. Édouard avoit en vain demandé la princesse pour un de ses fils ; cette alliance, qui fut très-funeste par la suite, en rendant les ducs de Bourgogne trop puissans, avoit alors l’avantage d’ôter l’appui des Flamands à l’Angleterre.