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que la reyne d’Angleterre n’auroit acceptée, mais auroit limité certain jour, auquel elle vouloit pour tous delais que le Roy retirast tous les François qui estoient en Escosse, sans vouloir entrer en accord, n’ayant autre but que de clorre le chemin aux François, et les chasser tous d’Escosse.

Toutefois, le vingtiesme jour d’avril 1560, la reyue d’Angleterre, comme par une forme de response, se plaignit derechef, comme elle avoit desjà faict, de ce que la reyne d’Escosse avoit pris et portoit le nom, tiltre et armes d’Angleterre et d’Irlande, qu’elle n’avoit voulu quitter, quelque remonstrance et priere qui luy en eust esté faite par ses ambassadeurs, qu’elle disoit aussi avoir esté maltraitez : qui estoient, comme elle disoit, tous signes evidens que les forces menées en Escosse, et celles qui se preparoient encore, estoient pour surpendre l’Angleterre. Elle se plaignoit aussi d’un grand nombre de pirates francois, seulement contre les Anglois, et du support qui leur estoit donné ; et davantage de ce que l’on avoit remonstré et faict instance au Pape, pour declarer qu’elle n’estoit pas Reyne et la vraye heritiere d’Angleterre, et que l’on avoit voulu capituler avec des Allemans et lanskenets pour passer en Escosse avec les François pour la conqueste d’Angleterre ; disant encore que le cardinal de Lorraine avoit soutenu au traité de Cambresis la ville de Calais devoir plustost estre à la reyne d’Escosse qu’à elle. Et quant aux forces qu’elle avoit envoyées vers l’Escosse, elle disoit que c’estoit seulement pour la forteresse et ville de Warvick, frontiere principale de l’Angleterre, et que le tout y avoit esté conduit sans aucun acte d’hostilité : alleguant sur cela qu’il