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de Huntington qui pretend aussi quelque droit à la couronne : mais il n’y pourroit venir par droit successif qu’après les enfans du comte de Derby, d’autant qu’il est issu de Georges duc de Clarence, frere du roy Edouard quatriesme, qui ne laissa qu’une fille, laquelle fut mariée au comte de Salisbury ; duquel mariage sont issus trois fils : Henry, Paul cardinal, et Artus. De Henry sont issues deux filles, dont l’aisnée est morte sans enfans. De la seconde sont issues Marie et Marguerite.

Quant aux enfans du comte de Hereford qu’il a eu de Catherine, il y a eu sentence donnée par l’archevesque de Cantorbery, qu’ils n’estoient pas legitimes, de laquelle il y a eu appel, qui n’est pas decidé : car en Angleterre, s’il n’y a contract de mariage verifié par ecrit, ou par temoins, avant la consommation d’iceluy, les enfans nez auparavant le contract sont tenus pour bastards, et ne se peuvent legitimer par mariage subsequent. Mais si les parties contractent mariage estant la femme grosse, voire preste à se delivrer, pourvu qu’elle ne soit encores accouchée, les enfans seront legitimes, horsmis, comme l’on dit, les princes du sang, qui ne se peuvent marier sans congé du Roy, sur peine que les enfans soient declarez bastards, et le mariage nul. Vray est que le second fils du comte de Hereford est né après que les deux parties declarerent en jugement qu’ils estoient mariez. Or tous les susdits ne peuvent succeder à la couronne d’Angleterre, la reyne Elisabeth mourant sans enfans devant la reyne d’Escosse, petite-fille de Marguerite, sœur aisnée du roy Henry huictiesme.