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LIVRE DEUXIESME.




CHAPITRE PREMIER.


Libelles publiez contre la maison de Guise. Les religionnaires s’appuyent de la faveur des protestans d’Allemagne et d’Angleterre. Droit de la reyne Elizabeth sur la couronne d’Angleterre. Raisons des pretentions de la reyne Marie Stuart sur le mesme royaume, et de Jacques, roy d’Escosse, son fils. Droit de la maison de Suffolck, des comtes de Huntington, et des comtes de Hereford. Les enfans ne se legitiment point en Angleterre par le mariage subsequent.


C’estoit une chose fort estrange, et du tout contre le devoir naturel d’un bon sujet, principalement d’un François obeissant et fidele à son prince, de luy presenter une requeste à main armée. Ce fait si nouveau engendre une ardeur si grande et si brulante, qu’elle embrasa toutes les provinces de France en diverses factions ; dont une des premieres et plus dangereuses semences vint des libelles diffamatoires[1] qui furent publiez contre la maison de Guise, colorez de prefaces d’honneur quand il estoit question du Roy, afin de lever les accusations publiées par plusieurs edicts et

  1. Des libelles diffamatoires. Ils se trouvent presque tous dans les Mémoires de Condé. Les plus remarquables sont : l’Advertissement au peuple de France, et la Response chrestienne et defensive sur les lettres envoyées par le Roy après la conjuration d’Amboise.