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que les reistres, lassez de porter leurs armes, ne pouvant traisner leurs chariots dans les monts Pyrénées et autres, et bien souvent faute de chevaux, seroient contraints de les quitter, lesquels depuis ils eussent bien voulu ravoir, se voyant tous les jours aux mains avec les catholiques.

Si bien que pour ces raisons leur armée, depuis le partement de Xaintes, se trouva diminuée de plus de la moitié à Sainct-Estienne-de-Forests, où elle séjourna quelques jours, tant pour s’y rafraischir qu’en attendant la guerison de l’Admiral, qui y estoit tombé fort malade, lieu où Biron et Malassise, deputez de Leurs Majestez qui estoient alors à Chasteau-Brian en Bretagne, y arrivèrent sur la fin de may, pour faire sçavoir aux princes et l’Admiral, comme ils avoient fait à la reyne de Navarre passant à La Rochelle, la derniere volonté et response de Sa Majesté aux demandes et requestes que Teligny et Beauvais la Nocle luy avoient, dès le mois de janvier, portées à Angers de la part de la reyne de Navarre, princes et autres huguenots de France, qui supplioient Sa Majesté leur permettre l’exercice libre de leur religion par tous les lieux et villes de son royaume, avec cassation de toutes procédures et jugemens donnez contr’eux, et approuvant ce qu’ils avoient fait dedans et dehors iceluy en consequence des guerres ; les restituer en leurs biens, charges et honneurs, comme ils estoient auparavant, et, pour l’establissement et asseurance de ce que dessus, les pourvoir de tel nombre de villes qu’il plairoit à Sa Majesté leur accorder. C’estoit à peu près le sommaire de leurs demandes, ausquelles les députez cy--