Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/493

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sieurs complimens et offres de services envers Leurs Majestez, avec un désir extresme de voir quelque bon acheminement à cette ouverture de paix, me tesmoigna avoir, et tous ceux de sa religion, beaucoup de sujet de se defier d’aucuns du conseil, desquels elle disoit l’intention estre bien esloignée de la paix ; et ce qui luy en augmentoit la creance, estoient les pratiques qu’elle disoit que Fourquevaulx faisoit vers le roy d’Espagne, et quelques autres partisans du cardinal de Lorraine, vers le pape ; comme aussi les lettres interceptées du cardinal au duc d’Alve, non seulement pour empescher le secours que les huguenots se promettoient d’Allemagne et d’Angleterre, mais aussi pour favoriser les menées et entreprises que l’on faisoit sur le royaume d’Angleterre, pour avoir après plus de moyen de ruiner les protestans de France ; après lesquels discours et autres touchant les desseins du cardinal de Lorraine, elle me dit qu’elle envoyeroit vers les princes et chefs de l’armée pour, et suivant leur avis, envoyer une humble requeste à Sa Majesté, qui porteroit les articles de leurs justes demandes, tant pour avoir l’exercice libre de leur religion et prescher par toute la France, que pour leurs seuretez desirées : ce qu’ayant rapporté à Leurs Majestez, elles delibererent depuis d’y renvoyer le mareschal de Cossé pour acheminer ce traité de paix ; attendant laquelle avec impatience, il me semble à propos de poursuivre l’ordre du temps, et toucher en passant les plus notables effets et entreprises de gueiTe qui se pratiquèrent en Poictou et autres lieux de la France, avant et après le siège de Sainct-Jean.