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rendre la ville, laquelle il ne pouvoit conserver, estant foible de munitions, et sans esperance de secours ; l’asseurant pour luy et les siens d’une honneste composition, s’il y vouloit entendre.

A quoy il fit response qu’il y presteroit volontiers l’oreille, si cela pouvoit apporter une paix générale, laquelle, d’autant qu’elle ne se pouvoit traiter sans sçavoir sur ce premièrement l’intention de Sa Majesté, et en communiquer aux princes, aussi ne pouvoit-il respondre autre chose ; response qui fut bien prise du mareschal de Cosse, Tavannes et autres chefs principaux, qui furent d’avis de luy envoyer un gentilhomme prisonnier, pour luy dire que, s’il vouloit envoyer quelqu’un de sa part pour parlementer, ils en envoyeroient un autre ; à quoy pour satisfaire il envoya La Personne, lequel arrivé à Coulonge-les-Royaux, discourut amplement du bien que la paix pouvoit apporter à tous en general ; auquel fut respondu que, pour l’absence des princes et importance de l’affaire, la paix ne se pouvoit si-tost conclure, et partant qu’il estoit à propos de parler de la paix particuliere de la ville ; à quoy il repliqua qu’il n’avoit aucune charge d’en traiter, mais bien, pour parvenir à une paix generale, d’accepter dix jours de treve, durant lesquels il iroit trouver les princes ou autres, de la part de Piles, pour les y disposer ; ce que on luy accorda, à la charge que, si dans dix jours il n’entroit du secours dedans la ville, elle seroit remise entre les mains de Sa Majesté, aux conditions que tous les capitaines et soldats, et toutes autres personnes qui s’en voudroient aller, sortiroient avec leurs armes, chevaux et bagage, et ceux qui voudroient demeurer ne seroient forcez en leurs consciences.