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Saxe, qui avoit tant fait de plaintes de l’avoir fait venir et s’en retourner sans combattre, et sçavoir de luy s’il voudroit marcher vers le duc Casimir, son beau-frere, qui vouloit ruiner la France, sans se contenter de la raison que l’on luy offroit en toutes choses ; et que là-dessus il me falloit faire une despesche pour tenter avec Casimir les derniers remedes pour le faire sortir par la voye de douceur ; et au cas qu’il ne s’en voulust contenter, luy déclarer que le Roy seroit contrainct d’user de la force qu’il avoit encore en main, pour descharger ses sujets de l’oppression et de la foule qu’ils recevoient de luy et de ses troupes ; et que, par mesme moyen, je donnasse tous les jours advis à Leurs Majestez de nos journées et deportemens, et d’un lieu advantageux pour le combattre, si besoin estoit. Qu’aussi-tost que l’on auroit ma response et celle de Jean Guillaume de Saxe, l’on feroit marcher les forces en diligence au lieu que je manderois, bien que la Reyne ne vinst à cette extremité qu’à son grand regret ; mais que Dieu et tout le monde seroit juge de la rigueur dont vouloit user Casimir et ses troupes, qui ne vouloient pas sortir de France ; et autres raisons portées par la despesche, que j’avois à peine leue que l’on me manda par un autre courrier en diligence, que le duc Jean Guillaume de Saxe avoit escrit à Leurs Majestez qu’il louoit Dieu que l’occasion se presentast, pendant qu’il avoit les forces en main, de s’employer à leur faire quelque bon service, et qu’il estoit prest, à l’heure mesme, de tourner teste vers le duc Casimir, son beau-frère, puis qu’il se monstroit si opiniastre et difficile à sortir hors du royaume. Ce qui estoit interprèté de quelques-uns de la Cour en bien, et des autres en mal,