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autre chose ; aussi commençoient-ils d’estre bien las de leurs reistres.

Avec toutes ces raisons et plusieurs autres grandes considérations, ils me dirent qu’il me falloit aller faire un autre service à Leurs Majestez, qui estoit de retourner en diligence vers Jean Guillaume de Saxe, tant pour luy dire qu’il estoit le bien-venu, que pour le remercier de la peine qu’il avoit prise de s’acheminer avec de si belles troupes pour servir à un roy qui luy demeureroit à jamais obligé, avec telle reconnoissance qu’il en auroit contentement. Que plus de dix jours avant que l’on eust nouvelle de sa venue et entrée en France, Leurs Majestez avoient esté conseillées, pour le bien et conservation de l’Estat, de faire accord avec le prince de Condé, chef des huguenots, qui ne demandoient que l’exercice de leur religion, asseurance de leurs vies, obeyr et faire service au Roy en toutes choses et poser les armes. Que l’on estoit desjà si avant en ce traité, qu’il n’estoit possible de s’en retirer.

Voilà sommairement ce qui m’estoit commandé de dire au duc Jean Guillaume, et le persuader de trouver bonne la paix, qu’il devroit plus conseiller que la guerre, dont les evenemens sont tousjours perilleux et incertains. Au surplus, que pour le regard de ses troupes levées pour quatre mois, elles en seroient entièrement payées, et avois l’argent contant pour la première monstre, laquelle faite, Leurs Majestez le prioient bien fort de s’en venir les voir avec tels de ses colonels, capitaines, chefs et autres qu’il luy plairoit, où ils seroient bien-venus et honorez, comme j’avois, s’il luy plaisoit, la charge de les conduire à Paris. Que pour son armée, Leurs Majestez le prioient trouver bon de