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jou avec son armée alla sejourner à Vitry, et l’armée des huguenots à Senne pour joindre leurs reistres et lanskenets.

La Reyne, mère du Boy, vint trouver son fils à La Chaussée et à Vitry, pour voir quel moyen il y auroit ou de faire la guerre, ou traiter de quelque accord ; et amena avec elle le mareschal de Montmorency, qui n’avoit point porté les armes depuis la mort du Connestable son père, et sembloit qu’il estoii fort propre pour s’entremettre de quelque accord.

Le Roy envoya aussi Bernardin Rochetel, evesque de Rennes, en Allemagne, vers l’Empereur et les princes, pour leur remonstrer qu’il n’estoit point question en France du fait de la religion, qui estoit permise par tous les endroits du royaume ; maia que c’estoit pour l’Estat que le prince de Condé et ses confederez avoient pris les armes, le voulans oster à Sa Majesté et à ses freres, qui ne pensoient nullement à la guerre quand les confederez, sous prétexte de religion, se mirent en devoir de se saisir de sa personne, de la Reyne sa mere et des princes, seigneurs et conseillers qui estoient près d’eux, comme ils firent bien cognoistre les ayans assiegez dedans Paris, et donné une bataille aux portes d’icelle. Ce voyage de l’evesque de Rennes servit aucunement envers quelques princes d’Allemagne, pour leur donner plus mauvaise impression de l’ambition des huguenots, que celle qu’ils avoient auparavant conçue, pensans qu’ils n’avoient pris lis armes que pour la défense de leurs vies et religion. Mais envers l’electeur Palatin, cela ne pouvoit plus servir, d’autant que luy et son fils Casimir estoient embarquez en ce party, encore qu’auparavant il fust et les siens tenus