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elle encore cet avantage sur eux d’en estre venue à bout. Toutesfois, ils voulurent le lendemain faire une braverie, et retourner au lieu de la bataille, les tambours et trompettes sonnans, comme s’ils eussent voulu convier derechef l’armée du Roy de retourner au combat, laquelle ne pensoit pas que, s’estans retirez de la façon que nous avons dit, ils se deussent representer, et aussi il n’y avoit ny chef, ny lieu de sortir si-tost de la ville. Quoy voyans, les huguenots brûlerent le village de La Chapelle et quelques moulins, et approchèrent jusques aux fauxbourgs et barrières de Paris.

Cependant le comte d’Aremberg joignit le Roy, entra et fut bien reccu à Paris, et ses troupes logerent au Bourg-la-Reyne et au pont d’Antony. Il fit offre de son service au Roy, et tesmoigna avoir un extresme regret de ne s’estre pas trouvé à la bataille. Sa Majesté monta à cheval pour aller voir ses troupes qui estoient en bataille près dudit Antony, lesquelles furent trouvées très-belles et aussi bien montées et armées que gendarmerie qui eust long-temps esté aux Pays-Ras. Le Comte fut logé au logis de Villeroy pour estre plus près du Louvre, afin d’assister au conseil, estant au reste fort honorablement deffrayé de toutes choses.

Cependant les forces et la noblesse venoient de tous costez à Paris, où l’on prit nouvelle délibération d’attaquer derechef les huguenots, qui s’en allèrent le lendemain à Montereau-faut-Yonne, pour aller au devant de leurs reistres qui estoient sept mille, et six mille lanskenets, sous la charge et conduite du duc Jean Casimir.