CHAPITRE V.
Mais pour retourner aux assemblées secrettes que faisoient les protestans en France, l’on n’y traittoit pas seulement de la religion, ains des affaires d’Estat, chose très-pernicieuse en toute republique et monarchie, comme disoit le consul Posthumius en la harangue qu’il fit au peuple romain contre les Bacchanales nocturnes. Et pour cette cause Trajan l’empereur escrivoit à Pline le jeune, gouverneur de l’Asie Mineure, qu’il ne recherchast pas les chrestiens pour leur religion s’ils estoient gens de bien au reste de leur vie, mais bien qu’il fist en sorte que les edicts faits contre les corps et colleges illicites fussent estroitement gardez, et ceux qui y contreviendroient punis des peines portées par les loix.
Pour mesme cause fut fait un edict en France, au mois de novembre 1559, que tous ceux qui feroient ou assisteroient aux conventicules et assemblées seroient mis à mort, sans esperance de moderation de peine, et les maisons rasées et demolies sans jamais les pouvoir redifier. Et particulierement fut mandé au prevost de Paris (parce que les assemblées estoient