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CHAPITRE VIII.


Le sieur de Castelnau deputé par le Roy vers la reyne d’Angleterre pour l’exécution de la paix. La reyne d’Angleterre feint des difficultez de l’accepter, et blasme ses ambassadeurs. Solemnité de la publication de la paix, La Reyne fait disner avec elle le sieur de Caslelnau au festin qu’elle fit aux grands de sa Cour. Plainte faite par la reyne d’Angleterre de la conduite de quelques seigneurs de France quelle avoit en ostage. Le sieur de Castelnau l’appaise et obtient leur liberté. Libéralité de la reyne d’Angleterre envers le sieur de Castelnau à son retour. Le Roy, fort content de la négociation du sieur de Castelnau, accepte l’ordre de la Jarretière.


Incontinent après que la paix fut publiée, le Roy me despescha pour aller visiter la Reyne, et luy faire entendre de quelle affection il avoit procédé à l’advancement de cette paix, ensemble luy offrir toute ferme et constante amitié, l’asseurant qu’il oublieroit le passé si elle vouloit proceder sincerement pour l’advenir envers luy. J’avois encore un particulier commandement, que, si je trouvois la reyne d’Angleterre en quelque bonne volonté vers Sa Majesté, de luy dire qu’il sçavoit l’amitié que luy avoit portée le feu roy Henry son père, qui l’avoit grandement désirée pour sa belle-fille ; ce que je fis après avoir traité les affaires de la paix avec le sieur de Foix, qui estoit pour lors ambassadeur, et de la reddition des gentilshommes françois que nous ne voulions point appeller ostages.