CHAPITRE VI.
Or, quittant ce discours plus sérieux, puis que j’ay commencé à parler du lieu et du sejour de Fontainebleau, je parleray en passant des festins magnifiques, courses de bague et combats de barriere qui s’y firent, où le Roy et le duc d’Anjou son frère, depuis roy, firent plusieurs parties esquelles le prince de Condé fut des tenans, lequel fit tout ce qui se peut désirer, non-seulement d’un prince vaillant et courageux, mais du plus adroit cavalier du monde, ne s’espargnant en aucune chose pour donner plaisir au Roy, et faire cognoistre à Leurs Majestez, et à toute la Cour, qu’il ne luy demeuroit point d’aigreur dans le cœur.
La Reyne mere du Roy, qui n’en voulut pas estre exempte, fit aussi de très-rares et excellens festins, accompagnez d’une parfaite musique, par des syrenes fort bien représentées es canaux du jardin, avec plusieurs autres gentilles et agréables inventions pour l’amour et pour les armes.
Il y eut aussi un fort beau combat de douze Grecs et douze Troyens, lesquels avoient de long-temps une