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mains d’un nombre de soldats françois tels qu’il plairoit au Connestable de commander, sans toutesfois qu’ils pussent entrer en la ville, ny arborer leurs enseignes sur la tour.

Fut aussi accordé que le comte feroit garder les portes de la ville, sans toutesfois arborer aussi aucunes enseignes, promettant le comte, dès le lendemain huit heures du matin, faire retirer les soldats qui estoient dedans le fort, pour y introduire le Connestable.

Que tous prisonniers pris tant d’une part que d’autre seroient delivrez sans payer rançon.

Que le comte et tous ceux qui estoient avec luy au Havre, tant gens de guerre qu’autres, se pourroient retirer en toute seureté, et transporter ce qui seroit à eux sans qu’il leur fust donne aucun empeschement.

Et que les navires et vaisseaux qui seroient ordonnez pour transporter les Anglois, pourroient seurement et librement entrer dedans le port et havre.

Les quatre ostages des Anglois furent Olivier Manere[1], frère du comte de Rutland, Pellan, de Horsay et Leton[2]. Le Connestable accorda six jours au comte de Warwik et à tous ceux qui estoient avec luy, pour deloger et emporter tout ce qui leur appartenoit. Et au cas que la mer et les vents leur fussent contraires durant les six jours, leur seroit donne le temps nécessaire pour se retirer.

Ce que dessus estant donc accordé, les députez des Anglois allèrent faire leur récit au comte de Warwik de ce qu’ils avoient fait. Et au mesme temps le mareschal de Montmorency alla trouver le Roy à Cricquetoc, pour luy porter ces nouvelles, avec les articles

  1. Manere, lisez Manners.
  2. Leton, lisez Leigton.