Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/308

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que lorsqu’il l’avoit envoyé sommer, il n’avoit point de pouvoir de sa maistresse pour traiter, mais que depuis il luy en estoit venu un, en vertu duquel il y entendroit volontiers s’il plaisoit au Connestable : lequel aussitost donna cette charge au mareschal de Montmorency, son fils aisné. Et le comte de Warwik fit sortir un gentilhomme du costé du fort de l’Heure où estoit logé le mareschal de Brissac, à l’opposite de nos tranchées : lieu sujet à y avoir des escarmouches, parce que les Anglois avoient les sorties de cet endroit plus commodes et avantageuses que de nul autre. Et ainsi que le mareschal de Montmorency pensoit traiter avec le gentilhomme anglois qu’il avoit mené au camp des Suisses, tout joignant les tranchées des assiegez, ils firent de ce costé-là une fort belle sortie, en laquelle ils furent aussi bien repoussez, et où les maistres de camp Charry et Sarlabos, encore à présent gouverneur au Havre de Grâce, firent fort bien. Et y en eut quelques-uns tuez de part et d’autre : incontinent le gentilhomme anglois, appelle Pellain, accompagné d’un qui estoit sorty pour parlementer, fut mené au Connestable ; et afin qu’il n’arrivast plus de desordre pendant que l’on traiteroit, furent faites trefves de part et d’autre.

Et lors le Connestable remonstra à Pellain comme les Anglois n’avoient aucun moyen de garder le Havre, et que, s’ils ne se hastoient de faire la composition en bref, ils verroient la ville forcée, prise d’assaut, et remise en l’obéissance du Roy, chose qui ne tourneroit qu’à la ruine et confusion des assiegez. Ce que le Connestable disoit ne désirer point tant qu’une bonne composition, s’ils y vouloient entendre : ce qu’entendu par