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en l’armée du Roy il y avoit une fort bonne infanterie et grand équipage d’artillerie.

Mais tous ces desseins furent rompus par la venue des reistres que d’Andelot amenoit pour les huguenots, lesquels, s’estans joincts près d’Orléans environ le mois de novembre, firent délibération d’aller mettre le siège devant Paris, où le Connestable et le duc de Guise allèrent incontinent pour asseurer les habitans de la ville, qui estoient en grande crainte.

Or, d’Andelot ayant esté laissé en ladite ville d’Orléans avec bonne et forte garnison, l’armée des huguenots, suivant leur délibération, s’achemina droict à Paris ; et, après avoir pris en passant, sans résistance, les villes de Pluviers, Estampes, La Ferté et Dourdan, se vint camper à Arcueil sous Paris ; pour lequel asseurer, le duc de Guise s’alla loger hors la ville et aux fauxbourgs, où furent faits des retranchemens pour loger les gens de pied, et y mit-on si bonne garde que ceux de Paris furent un peu moins estonnez.

Toutesfois l’on advisa prudemment de ne rien hasarder contre des gens qui ne mettoient leur espérance qu’au hasard d’une bataille, et devant la principale ville du royaume, mais plustost de parlementer avec eux pendant que le secours des Espagnols et Gascons se joindroit à l’armée du Roy. Et afin que l’on prist plus d’asseurance, tant d’une part que d’autre, le Connestable alla comme ostage au camp des huguenots : cependant l’Admiral passoit au Port-à-l’Anglois pour parler à la Reyne, mère du Roy, laquelle luy dit résolument qu’il ne falloit point espérer l’edict de janvier, ny changement de la religion catholique ; qui fut cause que l’Admiral s’en retourna sans rien faire ; et depuis