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CHAPITRE X.


Nouvelles offres des huguenots. Ceux de Guyse engagez par le Pape et les catholiques contre les huguenots. Reproche des huguenots au cardinal de Lorraine. Division entre les calvinistes et les luthériens. Entreprise des huguenots sur Thoulouse. Ils s’emparent de Montauban. Synode tenu par les huguenots à Orléans. L’armée du Roy marche vers Orléans. La Reyne mère tasche en vain de terminer les affaires par conférence. Offres envoyées au prince de Condé avec les ordres du Roy. Sa response. Profanations et sacrilèges commis par les huguenots.


Donc les huguenots de France, se sentans forts de tant de villes et forteresses qu’ils avoient prises, estimèrent qu’il seroit aisé de se défendre, ou au moins se pourroient maintenir, combien que le prince de Condé offrist tonsjours de se retirer en sa maison, pourveu que ceux de Guise, le connestable et mareschal de Sainct-André fissent le semblable, ce qu’ils offrirent aussi au Roy de faite par plusieurs fois, pourveu que l’edict de janvier fust révoqué[1], et que nul ne demeurast avec les armes, sinon du vouloir et consentement de Sa Majesté et du roy de Navarre.

La Reyne, mère du Roy, leur fit response que le Roy ny elle ne commanderoient pas à ceux de Guise de se retirer : aussi n’en avoient-ils pas grande volonté, tant pour maintenir leur crédit et puissance, que pour estre sommez et interpellez, par le nonce du Pape et tous les

  1. Fust revoqué. Il paroitroit devoir y avoir ne fust révoqué.