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res, de la Reyne sa mère, et pour la conservation des edicts. Et pour tout ce que dessus, ils tenoient le prince de Condé, après le Roy, pour leur chef, et premettoient de luy obeyr et employer leurs vies et leurs biens, sans souffrir aucunes voleries, meurtres, assassinats, saccagemens d’églises, ny aucunes injures publiques. Cette protestation ainsi faite fut envoyée au Roy par le prince de Condé, avec ses lettres, et à la Reyne sa mère, au roy de Navarre, et au connestable.


CHAPITRE IX.


La Reyne tasche de regagner le prince de Condé. Veritables desseins de cette princesse. Massacre des huguenots à Sens. Guerre résolue. Livrée des huguenots, leurs raisons de faire la guerre. Déclaration du Roy contre leurs prétextes. Révocation de l’edict de janvier. Prise de plusieurs villes par les huguenots. Le prince de Condé defend les excès et sacrilèges. Grand estonnement a la Cour de tant de progrez. La Reyne et le parlement de Paris offrent toute satisfaction au prince de Condé. Sa response. Son manifeste envoyé aux princes estrangers. Leurs sentimens des malheurs des troubles de France.


La Reyne témoignant trouver mauvais que l’on dist que le Roy et elle eussent esté forcez contre leurs velontez d’aller à Paris, et qu’ils fussent comme prisonniers, pour adhérer aux particulières volontéz de ceux de Guise, du connestable et du mareschal de Sainct-André, et que l’on publiast que lesdicts sieurs eussent pouvoir de faire faire au roy de Navarre tout ce qui leur