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compagnées de la grâce de Dieu, parce qu’il y a choses contraires au sens humain, et qui surpassent la raison naturelle. Au contraire, les disputes ne cherchent que les argumens, avec trop de subtilitez et surprises, qui ne s’appuyent que sur la raison humaine.

Cependant que l’on disputoit à Poissy quelqu’un apporta la nouvelle que Philibert, duc de Savoie, ayant eu du pire contre les protestans de la vallée d’Engrogne[1], avoit esté contraint de leur permettre l’exercice de leur religion.


CHAPITRE V.


Emeute au fauxbourg Sainct Marcel de Paris contre les huguenots, qui forcent Véglise de Sainct Medard et la pillent. Edict de janvier en leur faveur. Réconciliation du prince de Condé et du duc de Guyse. La vérification de l’edict de janvier augmente l’hérésie. De la manière de prescher des huguenots, et leur façon de prier. Faute politique des ministres de France. Adresse des hérétiques qui conservent quelque chose des cérémonies anciennes de l’Église. Honneurs deus et rendus aux habits pontificaux. Raison de l'autheur contre le sentiment des ministres. Necessité des cérémonies en l’Église.


[1562] Après la dispute de Poissy tous les catholiques portoient impatiemment de voir que, contre l’edict de juillet, les protestans fissent assemblées publiques,

  1. Les protestans de la vallée d’Engrogne. C’étoit un reste des Vaudois qui avoient été traités avec tant d’inhumanité sous le règne de François I. Le duc de Savoie avoit voulu les soumettre, et la guerre duroit depuis 1560 ; il leur accorda la paix au mois de juin 1562.