Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nac (13 mars 1569), et il eut la glorieuse mission d’en porter la nouvelle au Roi.

Cependant une armée considérable, commandée par le duc de Deux-Ponts, marchant au secours des protestans, les catholiques sentirent aussi le besoin de l’assistance des étrangers. Castelnau fut donc envoyé près du marquis de Bade et du duc d’Albe, dont il obtint, avec beaucoup de promptitude, une troupe nombreuse d’infanterie et de cavalerie ; mais cette petite armée ne put arriver assez à temps pour empêcher la jonction des forces du duc de Deux-Ponts avec celles des protestans ; et Castelnau n’eut plus qu’à reprendre le commandement de sa compagnie d’ordonnance dans la grande armée du duc d’Anjou. Il partagea la gloire de ce prince à la bataille de Montcontour (3 octobre 1569), et il continua de servir sous lui jusqu’à la paix de Saint-Germain (8 août 1570).

Quelque temps après, dans l’espoir de prévenir une nouvelle rupture, il se chargea de négocier, près de Jeanne d’Albret, le mariage du jeune prince de Navarre avec Marguerite de Valois, sœur de Charles IX : union qui fut formée plus tard, et sous les plus funestes auspices. Dans les premiers mois de l’année 1572, il remplit diverses missions importantes en Angleterre, en Allemagne et en Suisse. À son retour, il trouva la France consternée et en proie à la plus horrible fermentation par le massacre de la Saint-Barthélemy. Catherine de Médicis savoit qu’Élisabeth avoit fait éclater une grande indignation, et elle pensa que Castelnau, honoré depuis long-temps de son estime, étoit seul capable de la calmer. Elle lui ordonna donc de repartir pour l’Angleterre : Fénelon avoit déjà dis-